La partie Est de la République Démocratique du Congo fait face depuis plusieurs décennies à l’une des crises humanitaires les plus complexes et prolongées au monde fait de la conjugaison de la situation sécuritaire (conflits armés M23 et FARDC), alimentaire et épidémiologique très délétère ainsi que les catastrophes naturelles fréquentes. Ainsi, dans la province du Nord Kivu, la crise humanitaire complexe a entrainé, plus de 2,26 millions de déplacés internes attribuables à l’activisme des groupes armés qui affectent la majorité des territoires dont le plus actif est le « M23 », qui sévit dans les territoires de Rutshuru, de Masisi et de Nyiragongo. Par ailleurs, la province de l’Ituri qui connait des cycles des violences avec des conflits récurrents intercommunautaires dans les territoires de Djugu avec ex tension à Mahagi marqués par des attaques armées causant plusieurs dégâts tant humains (1.8 M personnes déplacées internes) qu’infrastructurels. Les groupes armés responsables sont les miliciens CODECO/URPDC, Zaïre, FRPIC, Maï-maï et les ADF. Malgré les interventions, la situation humanitaire continue à se détériorer au regard de la crise actuelle surtout dans le domaine d e la santé caractérisée par la résurgence des épidémies dont le choléra, la rougeole, les IRA, la grippe, la MAS. Aussi, plusieurs attaques et pillages systématiques des structures de santé ont été signalées et près de 288 cas de violences sexuelles ont été notifiées sur les sites des déplacés. C’est ainsi qu’au-delà des actions de préparation aux urgences sanitaires, ce projet apporte une réponse aux épidémies de choléra dans les 9 zones mais aussi contribue à la prise en charge médicale des cas de rougeole, des affections mentales, sexuelles et reproductives incluant la prévention et réponse à l’exploitation, aux abus et harcèlement sexuels (PREASH) dont sont victimes les populations civiles déplacées. L’OMS prévoit la mise en œuvre des activités de renforcement des capacités de préparation des zones de sante à répondre aux épidémies ; la réponse à l’épidémie de cholera dans les 9 zones ; assure la prise en charge médicale des cas de rougeole, des affections mentales, sexuelles et reproductives incluant le VBG et PREASH Les activités financées par ce projet sont complémentaires à celles du projet pilote anticipatory action qui a pour cible les autres zones du Nord Kivu en dehors de Nyiragongo et Karisimbi. Par ailleurs, les zones couvertes par le présent projet CERF -UF sont en majorité des zones pourvoyeuses des cas de choléra. Ces zones ont enregistré cette année quatre à dix fois plus des cas, par rapport aux 2 années précédentes, (e.g : ZS Karisimbi 337 cas S1-18 en 2022, contre 3096 en 2023, même période, Kirotshe 304 en S1-18 en 2022 contre en 2023, même période, Nyiragongo 98 cas en S1-18 en 2022 contre 5390 en 2023, même période). Une complémentarité d'actions et des ressources est nécessaire pour combler les gaps en intrants choléra (prise en charge, PCI et surveillance) qui ont été surconsommés avec les déplacements massifs et continus des populations comme un des facteurs de risque majeur des flambées de cholera. Notons qu’au niveau opérationnel, la décontamination des ménages par la stratégie de quadrillage s’est avérée efficace dans le ralentissement et la progression de l’épidémie, et exige des besoins additionnels en ressources qui pourront être couverts par ce projet afin de contrôler rapidement ces flambées épidémiques.